04/11/20

    Le sport et les symboles européens

    Activité polymorphe, à la fois économique et sociale, le sport présente une dimension transversale évidente, qui lui permet de s’adapter à la diversité qui fait la richesse de la construction européenne. Cette mosaïque de territoires réunis autour de valeurs et de symboles, dont l’appropriation et le partage sont des enjeux permanents.
    Le sport est aujourd’hui l’activité préférée des citoyens européens. Par sa pratique, ou à travers les grands spectacles sportifs, il représente un vecteur privilégié d’information et de diffusion des symboles européens.

    Les symboles européens

    Cinq symboles sont régulièrement associés à l’Union européenne. Ils ne sont intégrés à aucun traité, cependant, ces symboles sont identifiés, partagés et leur légitimité n’est pas remise en question. Qu’il s’agisse de cérémonies officielles, de grandes compétitions sportives ou d’un usage quotidien, chaque européen les a rencontré, ci et là, au gré de son parcours. Mais d’où viennent ces symboles, et quel sens leur donne-t-on ?
    Pour aller plus loin : https://www.youtube.com/watch?v=bphTv4G8yFY

    Le drapeau européen
    Le drapeau est certainement le symbole européen le plus célèbre. Il est, depuis 1986, constitué d’un cercle de douze étoiles dorées sur fond bleu. Le nombre d’étoiles n’est pas lié au nombre d’États membres, comme c’est le cas du drapeau américain. C’est pour cela qu’il reste inchangé même en cas d’élargissement de l’Union Européenne. Le chiffre a en réalité été choisi car il représente un « nombre parfait », symbole d’unité, de solidarité et d’harmonie entre les peuples d’Europe.
    Pour autant, comme beaucoup de symboles européens, ce drapeau n’a pas vocation à remplacer celui des Etats membres. Chaque pays conserve parallèlement son drapeau national.
    Pour aller plus loin : https://www.youtube.com/watch?v=PnVgIZPL9RA

    L’hymne européen
    Il s’agit de la neuvième symphonie créée en 1823 par le compositeur allemand Ludwig van Beethoven. Retrouver la 9ème symphonie ici : https://www.youtube.com/watch?v=8nGhHL6Dhok

    Celui-ci mettait alors en musique l’« Ode à la joie », poème écrit en 1785 par Friedrich von Schiller. Ce poème exprime l’idéal de fraternisation de tous les hommes. En 1972, le Conseil de l’Europe fait du thème musical de l’Ode à la joie son hymne. Les chefs d’État et de gouvernement des États membres décident en 1985 d’en faire l’hymne de l’Union. Il n’y a pas de paroles officielles, même s’il est souvent interprété avec le poème de Schiller. A la manière du drapeau, l’hymne européen ne remplace pas l’hymne officiel des Etats membres.
    Pour aller plus loin : https://www.youtube.com/watch?v=jBqdlmiL1dg

    La monnaie unique : l’Euro
    L’Euro est, depuis 2002, la monnaie unique de l’espace économique et monétaire, formé au sein de l’Union européenne. Elle est commune à dix-neuf États membres qui forment ainsi la « Zone Euro ». Ces Etats sont l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, Chypre, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, le Portugal, la Slovaquie et la Slovénie.

    Décidée lors de l’adoption du traité de Maastricht en 1992, l’introduction d’une monnaie unique au sein du territoire européen est en réalité le résultat d’une ambition vieille de plus de 40 ans. Elle répond à plusieurs objectifs comme la lutte contre le coût des opérations de change, la stabilisation du marché intérieur et la compétitivité internationale des entreprises européennes. Mais décider de partager une monnaie va au-delà des enjeux purement économiques et financiers. L’ambition était, par ce biais, de renforcer l’intégration européenne et d’encourager à plus de coopération entre les Etats Membres, nourrissant ainsi l’espoir que cette union monétaire devienne à terme une union politique et citoyenne.
    L’Euro est donc un symbole fort, qui est entré dans le quotidien des européens et qui est aujourd’hui largement intégré, notamment par les plus jeunes pour qui l’utilisation d’une monnaie nationale parait un concept très lointain.
    Quelques images d’archives : https://www.youtube.com/watch?v=MzPOPf5oBFc

    La devise de l’Europe
    La devise de l’Union Européenne est née d’un « concours » lancé par un journaliste Français et adressé à des classes de l’enseignement secondaire (collèges et lycées) de quinze pays de l’Union. Un processus original de décision citoyenne, non officiel, auquel plus de 80 000 jeunes ont participé. C’est finalement la proposition « In varietate concordia », traduite en français par « Unie dans la diversité » qui sera retenue et présentée en 2000 pour célébrer les 50 ans de la célèbre déclaration de Robert Schuman, considéré aujourd’hui encore comme le « père de l’Europe ».
    Pour aller plus loin, la traduction de la devise dans les différentes langues nationales des pays membres : https://europa.eu/european-union/about-eu/symbols/motto_fr

    Cette devise renvoie à la manière dont la construction européenne cherche à rassembler les citoyens, dans le but d’œuvrer en faveur de la paix et de la prospérité, s’enrichissant ainsi des diverses cultures, traditions et langues du continent. Cette diversité est alors envisagée non plus comme un frein à la construction commune mais comme une magnifique opportunité de rencontre entre les peuples.. Une philosophie que traduisent, en pratique, les dispositifs de volontariat européen dont le programme VECA est la parfaite illustration.

    La Journée de l’Europe
    Chaque année, la Journée de l’Europe est organisée le 9 mai, pour célébrer la paix et l’unité en Europe. Il s’agit de la date anniversaire de la « déclaration Schuman » évoquée ci-dessus.
    En 1950, Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, prononce à Paris, un discours qui deviendra l’un des actes fondateurs de l’Europe en proposant, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la création d’un espace économique privilégié et institutionnalisé au sein du territoire européen. Cela aboutit à la création de la CECA, la communauté européenne du charbon et de l’acier, considérée comme l’ancêtre de l’Union européenne.
    Pour aller plus loin, la déclaration Schuman le 9 mai 1950 : https://www.youtube.com/watch?v=pzhpA7_-1oA

    Cette journée de l’Europe n’est pas un jour férié dans les Etats membres (bien que le 9 mai soit un jour chômé dans les anciens pays de l’Est, en hommage à la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie, marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale). Néanmoins, elle est le théâtre d’évènements et de célébrations visant à la informer les citoyens quant aux questions Européennes. A titre d’exemple, notons que les institutions Européennes ouvrent leurs portes chaque année à cette occasion. En 2020, la Journée de l’Europe à été maintenue malgré la crise sanitaire du Covid-19, et les institutions européennes, comme le Parlement, ont su faire preuve d’ingéniosité pour conserver ce lien avec les Européens en proposant des visites virtuelles.
    Lien vers la visite virtuelle du Parlement Européen : https://fb.watch/1y9RbmGnCS/
    Pour aller plus loin – rétrospective de la Journée de l’Europe 2020 : https://www.youtube.com/watch?v=LTdpUcxgBEs&feature=youtu.be

    Le sport, vecteur d’information et d’appropriation des symboles européens

    « L’exposition aux symboles, mais surtout l’exposition à des informations positives sur l’intégration européenne, favorise fortement l’intégration à l’Europe » Michael Bruter, professeur de Politique Européenne à la London School of Economics.

    Le sport a le potentiel pour transcender les espaces nationaux et créer un véritable sentiment européen. Ses caractéristiques font du sport une des activités les plus européanisées, et certainement la plus à même de toucher les citoyens en véhiculant des informations positives sur l’Europe, qui est son terrain de jeu.

    Mais comment répondre à cet enjeu ? Tour d’horizon des initiatives et leviers d’action du sport envisagé comme vecteur d’information et d’appropriation des symboles européens.

    La semaine européenne du sport (EWOS)
    Si les symboles de l’Europe n’ont, à ce stade, plus aucun secret pour vous, une réflexion s’impose tout de même. L’identité européenne n’existe pas par nature, elle est le fruit d’une construction. Par conséquent, partager ces symboles, ces valeurs, implique nécessairement de vivre des « moments » communs.

    A la manière de la « Journée de l’Europe », la Commission européenne a mis en place la semaine européenne du sport (=EWOS), ayant pour objectif de promouvoir le sport et l’activité physique dans toutes l’Europe. Cette semaine est également l’occasion de faire la promotion des valeurs citoyennes européennes et d’en diffuser les symboles, de manière suggérée, ou plus active via la mobilisation d’ambassadeurs, souvent sportifs de haut niveau.
    Le témoignage d’athlètes de haut niveau pendant l’EWOS : https://www.youtube.com/watch?v=fWXaM_2AOAc

    La création d’équipes européennes

    La participation d’équipes « Européennes » (entendue ici comme représentant l’Europe entière) est une idée souvent envisagée pour faire la promotion des valeurs Européennes. Un sujet récurrent, souvent mis à débat, mais qui a peu d’échos en pratique. Pourquoi ?

    Le sport est organisé sur la base de rencontres sportives entre clubs nationaux puis entre nations. Le principal écueil serait de faire disparaître l’échelon national au profit de l’échelon européen.
    Dès lors, cet ancrage historique de l’organisation des compétitions rend difficile une identification à une équipe européenne. On n’imagine pas voir aux Jeux Olympiques une compétition où il n’y aurait aucun représentant de son pays sous prétexte qu’aucun de ses athlètes n’a pu battre au moment des qualifications ceux des autres nations européennes. Que cela soit pour les pays à fortes traditions sportives ou pour ceux qui ont retrouvé leur indépendance récemment, ce sentiment de dépossession risquerait d’être le symbole de la fin de la diversité en Europe. Ce qui fait pourtant notre richesse.

    Néanmoins, il est possible d’imaginer la création d’événements « sur-mesure », changeant complètement d’échelle et bouleversant les habitudes, lors desquels une équipe européenne pourrait être spécialement formée. Une idée à laquelle de nombreux athlètes ne seraient pas hostiles comme le laissait à penser le témoignage de Renaud Lavillenie lors du e-Young Leaders Forum du 20 Aout 2020.

    A titre d’exemple, il existe une compétition internationale pour laquelle une équipe européenne concourt il s’agit de la Ryder Cup, une compétition de golf qui oppose l’Europe aux Etats-Unis.

    En savoir plus sur la Ryder cup : https://www.rydercup.com/

    Si cette modalité semble encore lointaine, notons que quelques initiatives existent au niveau du sport amateur. C’est le cas du projet porté par l’association Europe en Sport qui cherche à promouvoir les valeurs de l’Europe dans le sport amateur en engageant des équipes européennes vêtues d’une tunique bleue et jaune, aux couleurs du drapeau étoilé évoqué ci-dessus.

    Pour aller plus loin – site internet de l’Association Europe en Sport http://europeensport.eu/

    Les Grands Evénements Sportifs (GESI), un lieu d’affichage et d’expression de ces symboles européens

    A un autre niveau, les grandes compétitions (coupes du monde ou d’Europe de football, tours cyclistes, grands tournois de tennis ou de golf, marathons populaires et meetings d’athlétisme) sont devenus des super-spectacles, largement amplifiés par la télévision.

    L’Europe a la chance de posséder des symboles reconnus et appréciés par l’ensemble des populations, à en croire les différentes études sur le sujet. Le drapeau européen est aisément reconnaissable partout dans le monde et l’hymne européen n’a pas de paroles privilégiant une partie du public sur l’autre. C’est pourquoi il est possible d’envisager par exemple, que l’hymne européen soit joué en plus de l’hymne national pour les rencontres opposant une équipe européenne à celle d’un autre continent.

    De même, les Grands Evénements Sportifs peuvent profiter de leur exposition, notamment médiatique, pour se saisir de cet enjeu et participer massivement à la diffusion d’informations sur l’Europe. C’est précisément le pari qu’a fait le comité d’organisation des Championnats d’Europe Paris 2020, cette Newsletter étant précisément l’un des fruits de ce choix fort audacieux qui, il faut l’espérer, sera suivi d’effets. Dès l’Euro 2021 ?

    Enfin, les Grands Evénements Sportifs sont, et resteront, la scène des plus grands exploits sportifs. Et si, rappelons-le, le sport est l’activité préférée des européens, les performances mythiques nourrissent leurs souvenirs communs, dont les héros sportifs deviennent des symboles. Le sport alimente donc à plein le patrimoine culturel que partagent les européens.

    Projet VECA

    Les témoignages recueillis lors du rassemblement des volontaires du 17 Octobre dernier ont offert un joli tableau de souvenirs partagés. Forts, puissants, et très émouvants, les récits successifs des exploits sportifs dont ils ont été témoins, des échanges avec les athlètes, des contacts privilégiés avec des stars de l’athlétisme mondial sont autant de symboles qui unissent aujourd’hui, et pour toujours, ceux qui ont eu la chance et le courage d’en faire l’expérience.

    Et même si le lien avec l’Europe institutionnelle ne nous apparait pas de manière évidente, ces émotions, ces souvenirs, ces légendes que l’on partage deviennent notre « patrimoine commun ». Car si elles sont vécues différemment par chaque individu, ces expériences nous rassemblent, nous unissent, quel que soit le prisme avec lequel elles ont été perçues. Ensemble, pour, avec et grâce au sport. Ensemble autour de nos symboles européens, qui que nous soyons… Unis dans la diversité !

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